Bertrand Delanoë a choisi la Journée mondiale de l'eau pour annoncer
une mesure des plus symboliques de son second mandat : la baisse du
prix de l'eau potable dans la capitale. Le prix du mètre cube passera de
1,0464 euros à 0,9627 euros à compter du 1er juillet 2011, soit une
baisse de 8 %, confortant Paris comme l’une des villes où le prix de
l’eau est l’un des moins chers en France. En moyenne, cette baisse
représentera 100 euros d'économie pour chaque foyer parisien. "Entre 2011 et 2015, ce seront 76 millions d'euros que nous rendrons aux usagers", a déclaré Anne Le Strat, adjointe au maire en charge de l’eau, lors de la conférence de presse.
"Le retour en régie impliquait de démontrer qu’une gestion publique est une gestion efficace", a expliqué Bertrand Delanoë, en poursuivant : "La
démonstration est faite, mais cette démonstration implique aussi d’être
sérieux dans la durée, sérieux en termes de prix et sérieux en termes
de qualité." Concrètement, les gains annuels générés par le passage
en gestion publique sont estimés à 35 millions d’euros. Comme l’a
expliqué Anne Le Strat, ces gains proviennent essentiellement de la
récupération des bénéfices liée à l’absence de rémunération des
actionnaires et d’une exploitation du service optimisée avec, à qualité
égale, des coûts d’entretien du réseau, de facturation et de la relation
clientèle nettement moindres que ceux pratiqués précédemment. Le reste
des gains s’explique par une fiscalité plus avantageuse pour les
établissements publics que les sociétés de droit commercial. Bernard
Delanoë peut donc légitimement avancer : "Mes actionnaires sont les Parisiens" ;
ce cadeau du 22 mars est en quelque sorte une distribution de
dividendes. Le partage des excédents a été calculé pour ne pas
fragiliser l’équilibrer financier d’Eau de Paris dans un contexte de
diminution continue des consommations, et poursuivre l’élaboration d’un
modèle d’entreprise avancé sur les plans social et environnemental.
La mesure annoncée le 22 mars s’accompagne par ailleurs d’un ensemble de
mesures sociales ciblées pour les plus démunis. Le plan recouvre trois
volets :
Interrogé sur l’éventualité d’un Grand Paris de l’eau, Bertrand Delanoë
a reconnu que des discussions ont été engagées, à la demande de
certaines collectivités voisines, mais pour l’heure de toute façon
tenues par leurs contrats. Aussi, si ce Grand Paris de l'eau devait se
faire, c’est par un "élargissement de la régie" qu’il se ferait, et surtout pas par un retour au privé. Il y a là "un désaccord évident avec Monsieur Santini". On l'avait deviné.